Réputé pour ses plages et ses stations balnéaires emblématiques, le département de l’Hérault veut désormais révéler son potentiel touristique au-delà du littoral. Pour répondre aux nouvelles attentes d’une clientèle avide d’authenticité et de nature préservée, le territoire est à la recherche d’investisseurs et de porteurs de projets prêts à développer une offre diversifiée d’hébergements, de restauration et d’activités durables.

La Grande Motte, le Cap d’Agde… la mission Racine a profondément modelé le littoral du département de l’Hérault. Aussi controversée qu’elle soit, la mission interministérielle pour l’aménagement touristique du Languedoc-Roussillon a très largement contribué à l’essor touristique du département notamment auprès d’une clientèle internationale issue de Hollande, de Belgique ou d’Allemagne… tout en soulignant les déséquilibres avec l’intérieur des terres. « C’est bien simple, 85% des flux touristiques sont aujourd’hui concentrés sur le littoral et le rétro-littoral », explique Jean-Louis Gély. Or, l’Hérault, troisième département touristique de France, est un territoire extrêmement protéiforme. Il est, par exemple, le premier de France en nombre de grands sites labellisés par le Ministère de l’Ecologie.
Du Cirque de Navacelles à celui de Mourèze en passant par le Lac du Salagou, les Gorges de l’Hérault, Minerves ou encore les Ecluses de Fonseranes, le département regorge de sites exceptionnels qui – s’ils ne sont pas terras incognitas – ne profitent pas pleinement de l’exposition qu’ils mériteraient. Outre ces têtes de proue, le territoire profite également – via notamment une trentaine de parcs départementaux – de quelque 9 500 hectares d’espaces naturels sensibles. De quoi largement répondre aux attentes d’une clientèle plus sensibles que jamais à la préservation de l’environnement et adepte de solutions de mobilités douces et décarbonées tout en travaillant au rééquilibrage du territoire.
Un tourisme 4 saisons, durable et social
Indispensable compte tenu du dérèglement climatique qui a un impact direct sur le tourisme littoral avec un recul du trait de côté déjà amorcé et qui n’ira qu’en s’amplifiant au cours des trente à quarante prochaines années. « C’est aussi une opportunité de raisonner davantage en termes de parcours qu’en termes de spots et, ainsi, d’étaler davantage la fréquentation touristique et de réduire les phénomènes de concentration à certains moments de l’année », poursuit Jean-Louis Gely. Pour occuper les ailes de saison et même l’intersaison, c’est indispensable. « Nous avons la chance depuis plusieurs années de nous appuyer sur un solde migratoire positif à l’échelle du département qui favorise le tourisme de proximité », détaille Jean-Louis Gely. Une opportunité de renforcer un tourisme de courte durée sur quelques jours et un week-end sans tenir compte des impératifs de la haute saison.
Deuxième capitale de la région Occitanie, le tourisme d’affaires ou de congrès est également un facteur d’attractivité pour le territoire qui voit régulièrement les professionnels revenir avec leur famille lors de leurs vacances. La santé (au sens large) est également un axe de développement pour le territoire qui ambitionne de travailler sur une offre « bien-être » qui dépasse le cadre des stations thermales et propose des services en lien avec la méditation, le fitness, la nutrition ou encore le sommeil.
Autre atout du territoire, la possibilité de se déplacer sans jamais avoir recours à son véhicule personnel. Du train au bus en passant par les circuits vélo, l’Hérault propose un maillage relativement exceptionnel et pleinement en phase avec les attentes des adeptes du slow tourisme, de la randonnée pédestre ou équestre ou du cyclotourisme qu’on pourrait presque résumer d’un simple chiffre : 275, soit le nombre d’accueil vélo au sein du département. « Un essor qui doit s’accompagner d’une nouvelle offre notamment en matière d’hébergements de groupe », souligne Isabelle Dhombres, directrice Développement et transition durable pour Hérault Tourisme. Niché dans le massif surplombant les Gorges de l’Hérault, l’écogite La Bergerie des Rêves qui peut accueillir jusqu’à 15 personnes symbolise cette volonté de développer des lieux destinés à des groupes de 15 à 20 personnes.

Un terreau idéal pour les investisseurs et porteurs de projets souhaitant s’inscrire dans la dynamique territoriale et proposer une offre 4 saisons susceptibles de compléter la proposition touristique existante notamment en matière d’hébergement et de restauration. Le département – en collaboration avec l’ensemble des acteurs territoriaux – est pleinement engagé dans cette démarche et mobilisé pour travailler sur une logique d’aménagement du territoire cohérente qui évite un phénomène de massification comme, dans les années 60, sur le littoral. Au niveau de l’agence Hérault Tourisme tout est mis en œuvre pour favoriser les synergies entre les collectivités locales mais également favoriser la mise en relation des nouveaux acteurs avec l’écosystème existant.
Le département s’illustre également dans le domaine du tourisme social et inclusif avec le déploiement du label Tourisme et Handicap et, en 2023, l’accueil de quelque 130 000 vacanciers dans des établissements labellisés VACAF ou UNAT mais l’ambition est de mixer les usages afin de développer un modèle économique pérenne. Connu pour son engagement en faveur d’un tourisme social et inclusif, l’exemple typique est le village-vacances du Lazaret qui en accueillant une grande variété de public tout au long de l’année (familles, groupes scolaires, seniors, associations, entreprises…) s’assurer un taux d’occupation élevé tout au long de l’année. « Sa démarche éco-responsable ainsi que ses investissements dans des équipements de qualités et modulables lui permet, en outre, de s’adapter rapidement aux besoins de ses clients », commente Isabelle Dhombres qui souligne également « (son) intégration dans l’écosystème territorial avec de nombreuses collaborations avec les entreprises et les acteurs associatifs locaux ».
Des projets hybrides pour valoriser une offre outdoor unique
« On doit également travailler à mieux faire connaître l’offre outdoor en Hérault qui est absolument fantastique et qui est parfaitement en phase avec les attentes d’une clientèle à la recherche de grands espaces naturels préservés », affirme Jean-François Pouget, directeur général Hérault Tourisme.
On compte déjà quelques belles réussites depuis quelques années avec des projets hybrides qui s’adressent à plusieurs types de clientèle, voire même aux habitants sur certains services spécifiques. C’est, par exemple, le cas sur certains projets haut de gamme qui propose de l’hébergement mais également la possibilité de recevoir des séminaires d’entreprises ou encore des lieux d’exception rénovés pour accueillir de l’hôtellerie 4* avec une offre de restauration gastronomique et même, dans certains cas, une offre de formation aux métiers de l’hôtellerie ou de la restauration.
Pour accentuer le développement de cette offre touristique, le département travaille main dans la main avec les collectivités pour recenser les biens et fonciers disponibles et pouvoir favoriser la diversification de l’offre touristique pour le plus grand bénéfice des investisseurs et porteurs de projets. De nombreuses opportunités de développement existent sur le territoire notamment pour des projets de chambres d’hôtes, de gites, de petits campings ou encore d’hébergements insolites, en pleine expansion. Isabelle Dhombres précise : « Nous accompagnons activement les porteurs de projets pour leur intégration dans l’écosystème local et pour maximiser leurs retombées économiques ». Une invitation sans ambiguïté à investir dans un territoire dynamique, structuré et tourné vers l’avenir.